vendredi, 14 mars 2025 07:19

Eversolo DMP-A10 : le test

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Eversolo A10

Avant de plonger dans les entrailles technophiles de ce test, permettez-moi une réflexion sur le monde merveilleux des lecteurs réseau audio : chaque mois, une nouvelle marque tente de nous convaincre qu'elle a réinventé la roue, ou plutôt la musique. Cette fois-ci, c’est EverSolo qui se jette dans l'arène avec son DMP-A10.

À première vue, la bestiole a plutôt belle allure, arborant une finition digne d’un showroom de voitures de luxe. Mais soyons honnêtes, les audiophiles avertis le savent bien : le plumage ne garantit pas toujours le ramage.
Alors, si jamais ce nouveau joujou musical sonne aussi bien qu'il en jette visuellement, on tient peut-être là autre chose qu'un simple bibelot hors de prix à exposer dans le salon.

 
Eversolo A10 Opus 51

A la découverte d'EverSolo

EverSolo est une marque récente qui s'est rapidement imposée dans l'univers audiophile grâce à des produits innovants et performants, offrant un équilibre rare entre qualité sonore, technologie avancée et simplicité d'utilisation.
Avec un souci constant du détail et une volonté affichée de séduire les oreilles les plus exigeantes, EverSolo propose avec le DMP-A10 un lecteur réseau ambitieux aux multiples atouts.

 Eversolo A10 Opus 51

Présentation du produit

L'EverSolo DMP-A10 est un lecteur réseau audio haut de gamme, conçu pour être le centre névralgique de tout système Hi-Fi moderne. Intégrant un convertisseur numérique-analogique (DAC) de référence Sabre ESS ES9039PRO, capable de décoder des flux audio jusqu'à 32 bits / 768 kHz et DSD512 natif, il promet une restitution musicale d'une grande précision et d'une transparence remarquable.

L'appareil se distingue également par un design sobre et élégant en alliage d'aluminium, accompagné d'un écran tactile couleur de 6,5 pouces très réactif et intuitif, offrant une excellente ergonomie à l'utilisateur.

Un autre atout notable de ce produit est sa capacité à accueillir deux SSD internes au format M.2, permettant de stocker facilement et directement vos fichiers musicaux préférés, transformant ainsi le DMP-A10 en véritable bibliothèque musicale autonome.

Eversolo A10 Opus 51

Ergonomie, utilisation et qualité de fabrication

Le Eversolo DMP-A10 se démarque particulièrement par sa finition haut de gamme. Construit dans un robuste châssis en alliage d'aluminium aux lignes sobres et élégantes, l'appareil séduit immédiatement par la qualité de ses matériaux et la précision de ses assemblages. Chaque détail, du toucher agréable des boutons physiques à la robustesse des connecteurs arrière, témoigne d'un soin minutieux porté à la fabrication.

Son grand écran tactile couleur de 6,5 pouces constitue un réel plaisir à l'usage. Très réactif, lumineux et doté d'une excellente résolution, il facilite grandement la navigation entre les différentes sources audio, la gestion des playlists et l'accès aux réglages avancés. Les menus (en français) sont intuitifs et permettent une prise en main rapide, même pour les utilisateurs peu habitués à ce type de matériel.

L'application mobile EverSolo dédiée complète parfaitement cette ergonomie. Disponible sur iOS et Android, elle offre un contrôle à distance fluide et précis, permettant d'accéder facilement à tous vos contenus audio ainsi qu'aux paramètres de l'appareil. L'application affiche une interface soignée et conviviale, garantissant une expérience utilisateur sans fausse note, que ce soit pour la gestion quotidienne ou les réglages plus approfondis.

Le DMP-A10 propose également une fonctionnalité particulièrement séduisante : un égaliseur paramétrique 10 bandes associé à un système avancé de correction acoustique DSP. Grâce au microphone de calibration (en option), il est possible d'adapter la restitution sonore précisément aux caractéristiques acoustiques de votre pièce d'écoute, pour un rendu optimal.

Enfin, la polyvalence d'utilisation du DMP-A10 est remarquable, avec sa compatibilité étendue aux principaux services de streaming comme Qobuz, Tidal, Spotify, Deezer ou Amazon Music, associée à une connectivité très complète : Wi-Fi, Ethernet gigabit et Bluetooth 5.0 aptX HD.

Signalons enfin une fonctionnalité très attendue : très prochainement, le DMP-A10 sera compatible Qobuz Connect. Chez Opus 51, nous avons d'ailleurs le plaisir de tester actuellement cette fonctionnalité en version beta, permettant directement depuis l'application Qobuz d'envoyer de la musique vers le lecteur EverSolo. Une petite révolution en termes de confort d'utilisation qui mérite bien quelques écoutes approfondies !

Eversolo A10 Opus 51

Caractéristiques :
 

DAC Sabre ESS ES9039PRO

Résolution audio jusqu'à 32 bits / 768 kHz et DSD512 natif

Connectivité réseau : Ethernet gigabit, Wi-Fi double bande

Bluetooth 5.0 aptX HD

Entrées et sorties : RCA, XLR, USB, HDMI ARC, optique, coaxial

Stockage interne : jusqu'à 8 To via SSD M.2 (2 emplacements)

Écran tactile couleur 6,5 pouces

Compatibilité : Roon Ready, UPnP/DLNA, Tidal Connect

Fonctionnalités avancées : égaliseur paramétrique 10 bandes, correction acoustique via microphone de calibration, préamplificateur analogique avec contrôle du volume R2R

Dimensions (L x P x H) : 430 x 310 x 117 mm​

Poids : 7,2 kg

 

Tarif au 01-03-2025 : 3.800 € ttc 

Lien vers notre boutique : Eversolo A10

 Eversolo A10 Opus 51

LE TEST :

Les écoutes ont été réalisées dans une pièce d'un volume d' environ 150 m³. Ecartement des enceintes 2,30 m., distance du fauteuil 3,00 m.. Les enceintes sont à environ 1,20 m. des murs arrières et à 1,00 m des murs latéraux. Les électroniques sont installées sur un meuble Rogoz + plaques systèmes de découplage divers (2 Neodio Origine B2 sont positionnés au dessus des enceintes).

Système en écoute :

Serveur Audio : Eversolo DMP-A10
Source lecteur ou convertisseur : Eversolo DMP-A10
Préamplificateur : Eversolo DMP-A10, Ultrafide Audio

Amplificateur : Ultrafide Audio, Roksan Caspian 4G (intégré) 
Enceintes : Pylon Jade 20, Intrada Claude, Lawrence Audio Double Bass

Câbles modulation et  enceintes : AlbedoSilver Monolith Reference
Cable secteur : Opus 51 Silver-Gold One
Barrette Secteur : Intrada

Eversolo A10 Opus 51

Mon écoute : (musiques stockées sur SSD interne, Qobuz et NAS)

Carmen Gomes

Pour entamer ces écoutes, j’ai choisi l'album "Don't You Cry" de Carmen Gomes Inc., un disque délicieusement intimiste mêlant jazz, blues et nuances acoustiques avec une sensibilité certaine. Carmen Gomes y livre des reprises soigneusement revisitées, portées par une instrumentation subtile et précise. L'album, remarquablement enregistré, est un révélateur idéal des qualités d'un matériel Hi-Fi.

Dès les premières notes, force est d'admettre que l’EverSolo DMP-A10 fait des merveilles avec la contrebasse : le rendu est simplement superbe. On ressent immédiatement les doigts du musicien glisser, pincer les cordes épaisses, percevant chaque vibration avec une clarté quasi tactile. L’instrument déploie un grave riche, profond et pourtant parfaitement contrôlé, à tel point que même un audiophile un brin blasé comme moi se laisse aller à une réelle émotion.

Même satisfaction avec la batterie : la caisse claire claque avec une attaque précise, tandis que la grosse caisse impressionne par son impact et sa fermeté.

Pour la voix, même si tout est impeccablement en place techniquement, je reste légèrement réservé, peut-être en quête de cette petite étincelle émotionnelle supplémentaire, ce frisson d'authenticité ultime. Mais soyons justes, rares sont les appareils dans cette gamme tarifaire capables de tels exploits musicaux.

Keith Jarrett

Je poursuis avec l'album "Belonging" de Keith Jarrett, enregistré en 1974 avec son fameux quartet européen réunissant Jan Garbarek au saxophone, Palle Danielsson à la contrebasse et Jon Christensen à la batterie.
Ce disque, considéré comme un classique du jazz moderne, offre des compositions fluides et poétiques, marquées par l’interaction exceptionnelle des musiciens.

Sur le titre "Blossom", après une introduction délicate, l'entrée du saxophone de Garbarek demeure un moment d’émotion pure, parfaitement retranscrit par la précision chirurgicale mais jamais agressive du Eversolo DMP-A10. Je peux aisément suivre les différentes lignes musicales proposées par le quartet, la précision du lecteur me facilitant clairement cette tâche. Seul bémol : si la scène sonore est remarquablement profonde, elle pourrait manquer légèrement d'ampleur en largeur.

À ce stade du test, je dois préciser qu’à l’instar des autres modèles Eversolo DMP, le DMP-A10 offre la possibilité de sélectionner différentes courbes de filtre DAC. Après plusieurs écoutes comparatives, mon choix s’est porté sur la courbe dite "apodisation de phase de ligne". Ce filtre, qui permet de réduire les artefacts numériques, me semble offrir le rendu sonore le plus naturel et précis tout en privilégiant une grande profondeur de scène. Cependant, c’est également cette sélection qui explique la légère réduction de largeur ressentie sur la scène sonore. Je vérifierai ce point avec la Sixième Symphonie de Gustav Mahler lors de la prochaine écoute.

Simon Rattle


Après les subtilités du jazz, abordons à présent l’épreuve reine, celle qui départage implacablement les appareils ordinaires des vrais prétendants audiophiles : la restitution à domicile d'une œuvre titanesque, en l’occurrence la Sixième Symphonie de Gustav Mahler interprétée par le Berliner Philharmoniker sous la baguette de Simon Rattle. Cette œuvre tragique et colossale, aux dynamiques extrêmes et à l’orchestration démesurée, constitue une véritable épreuve du feu pour tout équipement Hi-Fi.

Sans détour, je reconnais que sur cet enregistrement public, l'EverSolo DMP-A10 réussit à imposer une scène sonore d'une profondeur saisissante, presque vertigineuse. En revanche, sa largeur peine à dépasser franchement la position physique des enceintes acoustiques. Passée cette petite réserve malicieusement relevée, il faut admettre que le plaisir du mélomane est au rendez-vous : pouvoir suivre aisément et avec jubilation toutes les lignes musicales de cette symphonie tourmentée tient presque du miracle, tant le rendu sonore affiche une transparence et une précision remarquables, rarement égalées dans cette catégorie de prix.

Tout est là, certes, tout est fluide, détaillé, sans aucune agressivité, mais voilà : l'EverSolo reste fidèle à son approche méthodique, très « premier de la classe ». Il manque peut-être cette petite étincelle d’excès, de folie sonore, ce je-ne-sais-quoi qui transformerait ce moment de grand plaisir auditif en une expérience véritablement transcendante. Alors, qui est dans le vrai : lui, ou moi ? Question existentielle laissée à votre sagacité.

Sting


Concluons ces écoutes par une petite gâterie : le premier album solo de Sting, "The Dream of the Blue Turtles". Sorti en 1985 après son départ de The Police, cet album fut une audacieuse fusion entre pop, jazz et reggae, portée par la voix reconnaissable entre mille de l'artiste anglais. Entouré d'une sélection de musiciens talentueux, Sting livre ici une collection de titres mémorables à la musicalité riche et raffinée.

Cette ultime écoute confirme mes précédentes impressions. L'EverSolo DMP-A10 accomplit son devoir avec une précision presque chirurgicale : une linéarité exemplaire, une bande passante généreuse allant des fréquences les plus graves aux aigus les plus délicats, et un silence de fonctionnement impressionnant. Son suivi rythmique sur cet album énergique est impeccable, tandis que la reproduction des timbres est d'une finesse remarquable, alliant subtilité, précision et réalisme. En bref, il devient presque injuste de chercher des défauts à un appareil aussi accompli, surtout lorsque l'on considère son tarif raisonnable. Trop parfait, peut-être ? Voilà qui mérite réflexion.

Conclusions :

L'EverSolo DMP-A10 s'impose comme une révélation sonore dans cette catégorie tarifaire. À la fois virtuose et discret, il déroule devant nos oreilles émerveillées un tapis sonore précis, riche et détaillé. Pourtant, derrière cette perfection presque clinique, subsiste l'ombre d'un léger regret : celui d'une émotion parfois un brin contenue, d'une scène sonore dont la largeur n'égale pas toujours sa profondeur. Mais que voulez-vous, la perfection n'est-elle pas précisément dans cette imperfection subtile, cette humanité sonore que chaque audiophile recherche secrètement ? À vous de juger.

Eversolo A10 Opus 51

Lu dans la presse

L'EverSolo DMP-A10 a suscité l'intérêt de nombreux médias spécialisés, qui ont salué ses performances et ses caractéristiques haut de gamme. Voici une synthèse des principales critiques :​

Sound Advice salue la conception soignée du DMP-A10, mettant en avant son châssis usiné avec précision, ses dissipateurs thermiques intégrés et sa molette de contrôle élaborée. Le site souligne également la qualité de l'écran tactile de 6,5 pouces et du petit écran personnalisable sur la molette, qui ajoutent une touche d'élégance à l'ensemble. ​

StereoNET met en avant la qualité de fabrication du DMP-A10, notant que sa conception et sa finition sophistiquées le placent fermement dans le segment premium. Le site souligne également l'intégration du DAC ESS9039 Pro et la nouvelle conception de l'alimentation avec des transformateurs toriques jumeaux, qui contribuent à ses performances exceptionnelles.

 

Les Notes  :
Fabrication : 18/20
Image : 15/20
Timbres : 16/20
Dynamique : 17/20
Transparence : 18/20 
Qualité/Prix : 18/20

 

 

 

Les notes sont données de manière absolue nonobstant le tarif du produit testé.
Les propos et les avis énoncés dans ce test n'engagent que l'auteur de ce test et en rien la société Opus 51. Les avis donnés ne concernent que le produit testé.

 

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