vendredi, 07 février 2025 13:12

Le Rodage Hi-Fi : Mythe Audiophile ou Véritable Alchimie Sonore ?

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Le Rodage Hi-Fi : Mythe Audiophile ou Véritable Alchimie Sonore ?

Vous venez de casser votre tirelire pour acquérir un amplificateur Marantz Model 60n et une paire d'enceintes Pylon Jade 20, persuadé que, dès la première note, votre salon se transformera en salle de concert privée. Mauvaise nouvelle : non seulement vos nouvelles enceintes ne sonnent pas comme dans le showroom, mais en plus, on vous annonce qu'il va falloir "les roder". Ah, ce doux euphémisme pour vous faire patienter pendant que vos haut-parleurs s'assouplissent... ou que votre oreille s'habitue ?

Le Rodage : Science ou Psychologie Audiophile ?

On vous l'a dit, on vous l'a répété : "Une enceinte a besoin de temps pour donner le meilleur d'elle-même". D'accord, mais combien de temps ? 50, 100, 200 heures ? Certains puristes parlent d'un rodage progressif, d'autres recommandent de laisser tourner de la musique en boucle pendant que vous dormez (ou pendant que votre voisin envisage un déménagement). Dans tous les cas, ce phénomène mystique est censé transformer un son un peu raide en une expérience audio divine.

Playlist de Rodage : Un Marathon Sonore

Le rodage, c'est aussi une question de musique bien choisie. Oubliez le dernier tube écrasé par la compression numérique et optez pour des enregistrements qui sollicitent chaque recoin du spectre sonore.

Pour les basses : Mezzanine de Massive Attack ou Touch Yello de Yello, histoire de voir si vos Pylon Jade 20 savent gérer les infragraves sans s’écrouler.

Pour les voix et médiums : Live in Paris de Diana Krall ou Ghosteen de Nick Cave. Si vous ne sentez pas l’émotion transpercer votre tympan, il reste du travail.

Pour la scène sonore et la dynamique : The Dark Side of the Moon de Pink Floyd, un classique audiophile qui révèle toute la magie d’une bonne installation. Saviez-vous que l'album est resté près de 15 ans dans le classement Billboard 200 ? Une preuve que les bonnes choses prennent du temps !

Pour tester la transparence : Aja de Steely Dan ou Come Away With Me de Norah Jones. Si tout sonne comme une soupe uniforme, là encore, patience.

Pour du punch et de la précision : Random Access Memories de Daft Punk, qui mettra votre amplificateur Marantz à l’épreuve. Anecdote amusante : Daft Punk a utilisé du matériel analogique vintage pour obtenir un son plus chaleureux, défiant ainsi la suprématie du tout-numérique !

Pour l’acoustique pure : The Köln Concert de Keith Jarrett. Parce qu’un piano mal restitué, ça fait saigner les oreilles. Jarrett a dû jouer sur un piano de piètre qualité ce soir-là, ce qui ne l'a pas empêché de livrer une prestation légendaire.

Pour une immersion classique :

Symphonie n°5 de Beethoven – Interprétée par Carlos Kleiber & Wiener Philharmoniker (Deutsche Grammophon, 1975), une version énergique et passionnée.

Requiem de Mozart – Enregistrement de John Eliot Gardiner avec l’English Baroque Soloists & Monteverdi Choir (Philips, 1986), une version au plus proche des intentions originales du compositeur.

Boléro de Ravel – Direction de Pierre Boulez avec l’Orchestre de Paris (Deutsche Grammophon, 1974), une interprétation analytique et envoûtante.

Yello Massive Attack
 Nick Cave  Steely Dan
 L. van Beethoven  Pierre Boulez

 

Un Jour, Tout S’Ouvre... Ou Pas

Après 100 heures de rodage, miracle : vous percevez plus de profondeur dans le son, un grave plus articulé, des aigus plus fins. Était-ce le rodage ? Votre oreille qui s’est affinée ? Ou simplement l'effet placebo d'avoir attendu si longtemps que vous êtes forcé d'y croire ?

Et puis, quelque part entre le deuxième et le troisième verre de ce whisky écossais tourbé, une révélation. Le son s’élargit, les instruments respirent, et vous êtes persuadé que votre système vient enfin de "s’ouvrir". La chaleur du bois des enceintes, la rondeur du Marantz, l’ampleur de la scène sonore… tout s’aligne dans un moment de grâce liquide et sonore. Est-ce vraiment le rodage ? Ou est-ce votre palais, désormais aussi affûté que votre oreille, qui atteint une nouvelle dimension de perception ?

En fin de compte, le rodage hi-fi est peut-être un subtil mélange de physique, de psychologie et, avouons-le, d’un bon whisky bien choisi. Mais si l’expérience vous fait redécouvrir vos albums préférés sous un nouveau jour, alors ça valait le coup d'attendre... et d'y croire un peu.

Et vous, combien d'heures de rodage avez-vous attendues avant de vous convaincre que votre système sonnait enfin comme vous l'aviez rêvé ?


 

Cet article est signé Fred Duvieuxfour et certains éléments sont à prendre au second degré. Servez-vous un verre, détendez-vous et profitez de la musique.

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1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire RUINART mardi, 11 février 2025 21:43 Posté par RUINART

    A bientôt pour les happy hours de Opus 51 avec le whisky, mais un seul verre ;-))
    Mais un seul verre peut suffire !

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