Souvent lors de nos écoutes en magasin, lorsque nos clients recherchent des enceintes entrée/moyenne gamme nous utilisons comme amplificateur le "petit" Edwards Audio IA2-R. Cela s'est fait naturellement sans acte volontaire de notre part, cet anglais s'est imposé de par son naturel, son dynamisme, sa musicalité et son tarif abordable...
Quelques mois après avoir fait sa connaissance, il était temps que nous nous mettions au travail et que nous vous le présentions.
FABRICATION :
Sa fabrication est à l'anglaise (voir les produits Rega), simple et efficace.
Ses dimensions, boîte à chaussure, lui permettent de ne pas envahir vos meubles et étagères.
Sa face avant en "Plexiglas" procure à cet amplificateur un côté haut de gamme, surtout lorsque vous le mettrez sous tension.
Sa face arrière propose toutes les connexions, 4 entrées ligne, 3 en RCA et une mini-jack 3.5mm, une entrée phono MM en option (+100 euros) et 2 sorties pour enceintes exclusivement avec connecteurs bananes, à l'anglaise. Rien de superflu, que du nécessaire et... c'est bien suffisant pour écouter de la Musique !
- Bande passante : 20 Hz à 20 KHz
- 1 entrée Phono MM isolée : 47K 120pF
- 3 entrées Ligne RCA
- 1 entrée Ligne mini jack
- télécommande : oui
- dimensions : 218 x 87.5 x 325 mm
Musiques écoutées :
- CD - F. Schubert - Gute Nacht (D. Fischer-Dieskau / J. Demus - DG 1965)
- CD - R. Strauss - Also sprach Zarathustra (H. von Karajan - DG 1973)
- CD - A. Dvorak - Concerto pour violoncelle (M. Rostropovitch / H. von Karajan - DG 1968)
- CD - E. Rava - Un Bel Di Vedremo (Italian Ballads - Venus 1996)
- CD - David Johansen and the Harry Smiths - Poor Bay Blues (Chesky JD196)
- CD - D. Hyman - I hope Gabriel likes my Music (Swing is here - RR 1996)
J'ai entendu dire que lors de notre précédent test, nous parlions trop Musique et pas assez Technique... Nous allons essayés de corriger le tir mais avouons, cela va nous être bien difficile car pour nous la finalité de tous les produits que nous testons est d'écouter de la musique, des musiques... de découvrir et de partager .
D'ailleurs pour prouver notre bonne volonté, tous les enregistrements CD écoutés pour ce test ont été pris dans le superbe, que disons-nous magnifique coffret "The Originals" édité par la Deutsche Grammophon il y a une année déjà.
Soit, 50 galettes à déguster sans modération, proposant une synthèse de l’écurie Deutsche Grammophon : dans leurs atours réactualisés, où chaque compact disc est réhabillé comme s’il s’agissait du vinyle d’époque (avec visuel de couverture originale). Les interprétations légendaires s’y bousculent faisant de cette nouvelle somme, un coffret discographique à acquérir ABSOLUMENT.
Attention : cet amplificateur est assez sensible à la phase du secteur... Cela signifie que lorsque la phase est connectée "du bon côté", le son du Edwards Audio IA2-R s'en trouvera comme bonifié. La qualité des graves et des aigus, le relief de l'image stéréo seront directement affectés par cette "phase", et l'impression globale, à l'écoute, sera meilleure.
IMAGE :
Rien de tel pour tester ce respect de la phase audio que d'écouter une voix/piano. Une voix de baryton est idéale car son spectre sonore s'étendra du grave au haut medium/aigü pour les harmoniques, c'est à dire passera entre les deux ou trois voix de vos enceintes acoustiques, un bon défi, et pour le respect de la phase, et pour le respect des timbres (couleurs).
La version du cycle de leader Winterreise de F. Schubert interprétée par D. Fischer-Dieskau (baryton) et J. Demus (piano) est techniquement et artistiquement une Référence. L'amplificateur Edwards Audio IA2-R est particulièrement à l'aise sur ce type de musique, le baryton est bien au centre des deux enceintes, son placement est assez stable et le piano se situe, avec une très belle présence, derrière l'artiste. La pari est gagné, pour un amplificateur dans cette gamme de prix, il est assez rare d'entendre un tel résultat, pour vous en persuader, tester quelques références du marché et vous serez surpris...
Tester la bande passante d'un système audio cela devient un brin plus compliqué. La meilleure solution, à notre avis, c'est d'écouter un enregistrement bien réalisé d'une oeuvre du XXéme siècle pour grand orchestre : une symphonie de Mahler, de Shostakovitch ou une musique de film (J. Williams, H. Zimer, J. Horner...) par exemple. Ici nous écouterons une oeuvre rendue ô combien célèbre par le cinéma, un poème symphonique composé en 1896 par le munichois Richard Strauss, Also Sprach Zarathustra. La version que nous en offre H. von Karajan, à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Berlin, certainement le plus beau son du monde, démontre les capacités et les limites de notre amplificateur. L'amplificateur Edwards Audio IA2-R, propose une bande passante légèrement atténuée aux deux extrémités du spectre, atténuation plutôt moins importantes que certains concurrents. est-ce un point négatif ? Oui et... Non. Un tel amplificateur est dédié à des enceintes qui sont incapables de reproduire correctement une fréquence grave de 35 Hz et encore moins une fréquence à plus 16 kHz. Donc cette limite est même bien venue car quelle est l'utilité d'exciter des haut-parleurs dans des fréquences qu'ils maîtrisent mal ?
Globalement l'image construite par l'amplificateur Edwards Audio IA2-R est plus profonde que large ce qui nous déroute un peu car c'est bien la première fois que nous rencontrons ce phénomène.
TIMBRES :
La méthode que nous préférons pour analyser la qualité des timbres reproduits par un élément Hi-Fi est d'écouter de la musique acoustique, une oeuvre symphonique avec de nombreuses interventions de solistes nous paraît très intéressante.
A l'audition du concerto pour violoncelle de A. Dvorak interprété par les Berliner Philharmoniker dirigés par H. von Karajan, et M. Rotropovitch au violoncelle, remarquons, en passant comme cela sans en avoir l'air, la pâte sonore exceptionnelle de l'orchestre allemand en cette année de 1968, nous sommes plutôt agréablement surpris par l'amplificateur intégré stéréo Edwards Audio IA2-R. Pour un amplificateur à moins de 1.000 euros, la Bête s'en sort bien, les instruments de l'orchestre paraissent vrais et sont définis... c'est déjà pas mal. Certes le haut du spectre sonore aurait demandé un peu plus de subtilité, le grave un peu plus de précision, mais l'ensemble mérite la moyenne, toute gamme d'amplificateur confondu.
Comme nous avons du déjà l'écrire lors de précédents tests, E. Rava est l'un de nos trompettistes actuels préférés. Sa trompette fleure bon la Méditerranée, chaude et langoureuse... Estate ! Sa reprise, sa réinterprétation "jazz" d'un "tube" tiré de l'opéra Madame Butterfly de G. Puccini est très intéressante pour qui veut tester les "couleurs" de son système audio. Reconnaissons à l'amplificateur Edwards Audio IA2-R une très belle reproduction de la guitare acoustique de R. Cecchetto qui nous gratifie d'un beau solo sur ce titre. La trompette de E. Rava est bien reproduite même si, dans le haut du spectre, nous eussions souhaité un peu plus d'harmoniques et surtout une dynamique un peu plus accentuée.
Globalement l'amplificateur Edwards Audio IA2-R ne dénature pas les timbres, les couleurs des différents instruments de musique et c'est déjà bien. Lors de nos écoutes nous avons remarqué que cet amplificateur, dans le registre medium, appliquait un très léger effet "ton chaud", effet qui n'était pas désagréable
Par rapport à la concurrence : Atoll, Rotel, Marantz, Rega, Creek... Il s'en sort avec les éloges.
DYNAMIQUE :
La dynamique : que serez la musique sans le rythme ? Voilà ce que nous allons essayer d'éprouver à l'écoute d'un élément Haute Fidélité ; sa capacité à respecter le rythme, c'est à dire principalement sa capacité à gérer les écarts micro-dynamiques. Cela peut sembler abscons mais en finalité cela est très simple. De nombreux systèmes Haute Fidélité lissent, simplifient la musique, ils soustraient une grande partie du relief musical... Voilà c'est la dynamique qui disparaît. D'autres, par contre, souvent des amplificateurs à Lampes en rajoutent mais cela nous paraît moins catastrophiques...
Comment tester cette dynamique ? Avec des pressages CD récents cela devient très difficiles car tous sont compressés, la dynamique est atténuée afin de facilité l'écoute, nous avons l'impression d'entendre de nombreuses informations mais en réalité tous les sons, nous exagérons un peu mais à peine, sont au même niveau sonore. Cela est très pratique lors d'écoutes en milieu bruyant (voiture par exemple) ou via des systèmes sonores entrées de gamme (mini chaines, systèmes multiroom...) mais cela devient insupportable en écoute Haute-Fidélité. Que cela soit dit !
Certains label discographique s'honorent, et ils ont bien raison, de proposer des enregistrements naturels, non retouchés. C'est eux que vous devez privilégier pour ce type de test : Chesky records, Challenge Records, Reference Recording, Stockfish Records, 2L, Exton et bien d'autres maisons de disque travaillent biens... A vous de choisir.
Dans le Blue traditionnel de David Johansen and the Harry Smiths enregistré par l'équipe Chesky en 2000, la dynamique de chaque instrument et de la voix masculine sont bien respectées lorsque nous l'écoutons au travers l'amplificateur Edwards Audio IA2-R. Notre élément audio anglais se sort bien de ce test, à aucun moment il ne tasse la dynamique. Les moindres nuances des percussions, les belles attaques sur les cordes de la contrebasse sont retranscrites avec véracité. Certes sa puissance est limitée mais à écoute domestique tout se déroule ma foi plutôt bien.
Reference Recordings est un label californien basé à San Francisco qui propose des enregistrements de grande qualité. Pas d'esbroufe mais la vérité, tel pourrait être leur slogan. Dans cet enregistrement où Dick Hyman (piano) est accompagné de 6 superbes musiciens "old school" dont K. Peplowski à la clarinette, nous succombons à la richesse des timbres et à la dynamique des instruments entendus. Un peu d'enthousiasme ne fait jamais de mal. Sur un système audio plus haut de gamme, l'écoute d'un tel enregistrement possède un nous-ne-savons-quoi qui vous transporte ailleurs. Mais, là, avec l'amplificateur Edwards Audio IA2-R s'est franchement déjà bien !
RAPPORT QUALITE/PRIX :
Les quelques limites que nous avons ressenties lors de nos écoutes sont assez logiques pour un amplificateur intégré stéréo de cette gamme de prix, elles ne sont pas rédhibitoires pour qui veut se faire plaisir à écouter de la musique.
Nous avons comparé le Edwards Audio IA2-R à quelques leader du marché et, il n'a pas de quoi rougir. Ils sont très, trop rares les amplificateurs entrée/moyen gamme capables de reproduire la musique dans de telles conditions qualitatives. Naturellement, et nous ne vous mentirons pas, cet amplificateur, comme tous les amplificateurs à moins de 1.500 euros est plus apte à reproduire les petits ensembles orchestraux, les musiques modernes que de grands ensembles symphoniques. Pour qui est amoureux des musiques jazz, des musiques baroques alors le Edwards Audio IA2-R est une belle acquisition (les musiques commerciales modernes passeront aussi sans aucune difficulté sur ce type de produit, mais là nous écrasons des évidences).
Les résultats sonores obtenus en compagnie des enceintes de la marque Xavian série Neox sont d'un grand intérêt, attention de ne pas relier cet amplificateur à des enceintes qui auraient tendance à être "sèches" et à trop exposer le haut du spectre sonore.
Les "Pros and Cons" :
- en option l'entrée vinyle MM qui devrait être de série,
- sinon rien,
Amplificateur : Edwards Audio IA2-R
Sources : Leema Elements CD
Enceintes : Xavian Neox 2
Câbles de modulation : Studio Connections Monitor Plus
Câbles HP : Studio Connections Reference Plus
Cable secteur : Studio Connections Power Carbon SE
Les Notes :
Fabrication : 13/20
Image : 13/20
Timbres : 12/20
Dynamique : 14/20
Transparence : 14/20
Qualité/Prix : 16/20
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Les propos et les avis énoncés dans ce test n'engagent que l'auteur de ce test et en rien la société Opus 51