lundi, 22 janvier 2024 10:42

Merason Reuss, le DAC musical

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Merason Reuss

Dans l'univers enchanté de la haute-fidélité, le talentueux créateur suisse, Merason, se distingue par sa délicatesse, loin des extravagances de certains fabricants.

Avec seulement trois joyaux à son écrin, deux somptueux DAC et une alimentation dédiée au Frérot, ce magicien du son s'épanouit dans l'art de rendre la conversion numérique-analogique musicale et accessible, en déployant des architectures d'une originalité simple.

Tout récemment dévoilé, son nouvel opus, le Reuss, demeure fidèle à cette philosophie, s'élevant tel une symphonie, perpétuant ainsi l'héritage exquis de son prédécesseur, le DAC1 Mk II.

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De prime abord, le Reuss peut sembler ordinaire, surtout si l'on parle des composants intérieurs. Pour être précis, il utilise deux Burr-Brown 1794A en mode Dual-DAC, avec un circuit de conversion I/V utilisant des composants discrets. Ces puces ont un certain âge et ont une limite de 24 bits/192 kHz. Cependant, certains amateurs de musique les adorent, pensant qu'elles offrent une qualité musicale inégalée par les nouvelles références.

Ces puces sont intégrées dans une structure intéressante. Un premier avantage est la séparation de l'alimentation et des autres circuits sur des cartes distinctes. L'alimentation est ambitieuse, avec trois transformateurs qui alimentent individuellement le processus de conversion et les circuits analogiques. De plus, le circuit de mise en veille, propulsé par une petite alimentation à découpage, peut se désactiver complètement pendant l'utilisation pour réduire les interférences.

Comme tous les DAC de Merason, le Reuss utilise une architecture symétrique pour ses étages numériques et analogiques. De plus, le circuit de conversion sur le PCB dispose d'une structure à six couches pour minimiser les interférences.

Les caractéristiques techniques du DAC sont plutôt classiques pour un modèle moderne, mais Merason met davantage l'accent sur la musicalité. Le fabricant annonce une plage de fréquences de 20 Hz – 20 kHz (-0,5 dB), un rapport signal/bruit supérieur à 115 dB et une distorsion harmonique totale plus faible que 0,015%. Comparé à des modèles de grandes marques, le Reuss de Merason possède un charme artisanal qui le distingue.

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Nul besoin de quête stylistique, car le Reuss s'abandonne à la pureté esthétique, écartant toute ornementation superflue.
Son châssis, sculpté dans de l'aluminium brossé, se révèle comme un bloc d'une finesse exquise.
La façade, d'une épaisseur délicate, elle aussi parée d'aluminium brossé, s'étire avec une grâce subtile.
Ses dimensions, 454 x 275 x 50 mm, lui permettent de se lover avec aisance au sein de tout système audio, et son poids de 6 kg ne représente aucune contrainte.

La sobriété extrême de ce modèle transparaît également dans son interface, réduite à un ballet de diodes évoquant la vie de l'appareil et la source sélectionnée. Du côté des commandes, la simplicité atteint des sommets avec un humble interrupteur marche/arrêt et un sélecteur d'entrée. Remarquons que le Reuss, tel un artiste en repos, sait s'endormir en mode veille.

Les connexions ne se déploient pas en foule, mais leur diversité, bien que non pléthorique, s'adapte à tous les mélomanes. En numérique, l'arsenal se compose d'un port USB-B, d'une élégante prise optique Toslink, d'une RCA SPDIF, et même d'une interface AES/EBU en XLR, une rareté subtile. Du côté analogique, une danse se dessine avec une sortie RCA et une sortie symétrique XLR, semblant murmurer leur présence sans l'exprimer explicitement.

 
Caractéristiques techniques :

Type : convertisseur numérique/analogique
DAC : 2 Texas Instruments Burr-Brown 1794A montés en Dual-DAC (un par canal)

Entrées : 1 USB-B, 1 AES/EBU en XLR, 1 optique Toslink, 1 RCA SPDIF
Sorties : 1 sortie RCA stéréo, 1 sortie XLR stéréo

Réponse en fréquences : 20 Hz – 20 kHz (-0,5 dB)

THD+N : <0,015%
Rapport signal/bruit : >115 dB

Dimensions : 454 x 275 x 50 mm

Poids : 6 kg

 

Tarif au 15/01/2024 : 5.000 euros ttc

Lien Boutique Web : Merason Reuss

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Mes impressions d'écoute :

En ce mercredi matin hivernal, délicieusement imprégné de douceur, balayé par des souffles venteux et caressé par la pluie, je me trouve installé avec un confort exquis dans le salon jaune (20 m²) de l'établissement Opus 51 à Reims. Mon être s'imbibe de l'atmosphère enchanteresse alors que je m'immerge dans l'univers sonore, orchestré par le tout récent convertisseur Merason Reuss. Il s'intègre avec grâce au sein d'un système audio moyen-haut de gamme, façonné par l'alliance harmonieuse d'un amplificateur Soulnote A2, d'un serveur audio InnuOS Zen et de sa "clock" USB, ainsi que des enceintes Intrada Nadia, tous connectés par les câbles 100 % argent de BlackRhodium.

Avant d'explorer les méandres de cette expérience sonore, je tiens préalablement à exprimer mes excuses envers mes lecteurs. Malheureusement, et une fois de plus, je crains que ce compte-rendu ne puisse échapper aux éloges. Avec le passage des années, ma témérité semble s'amenuiser. En effet, il est devenu rare que je me lance dans l'évaluation d'un produit que je ne puisse apprécier. Peut-être suis-je fatigué des "insultes" proférées par les distributeurs ou les fabricants, même si l'essentiel des produits soumis à ces colonnes de test sont financièrement acquis à hauteur d'environ 90% par la société Opus 51. La liberté de critique, semble-t-il, a depuis longtemps perdu son éclat au sein de notre civilisation vouée à la consommation.


Plongeons directement dans le cœur du sujet, ou mieux encore, offrons-nous le plaisir d'apprécier quelques pièces musicales. Que diriez-vous d'une touche de baroque, avec des extraits de l'opéra Atys de Lully, brillamment dirigé par Christophe Rousset ? Ensuite, nous pourrions nous laisser emporter par le final envoûtant de la quatrième symphonie de Sibelius, interprété magistralement par le jeune chef d'orchestre Santtu-Matias Rouvali. Pour une dose de rythmes contemporains, explorons les "New beat" du talentueux batteur de jazz Ulysses Owens junior. Et pour prolonger ce voyage musical, je me laisse aller à mes inclinations habituelles en écoutant le remaster d'un vieux classique du groupe new-prog Flower Kings, "Back In the World Of Adventures".

Depuis plusieurs jours, je m'étais délecté exclusivement des sonorités enregistrées sur le sillon du vinyle. Toutefois, à la réception de ce tout nouveau convertisseur Merason Reuss – aimablement prêté par le distributeur français de la marque suisse – je me replongeai dans l'univers de la musique dématérialisée, bien que le disque dur abritant les fichiers numériques demeurât, quant à lui, un objet bien tangible.

Ma première surprise authentique – et acceptons le terme, car je fréquente désormais depuis plus d'un an les créations de cette petite entreprise suisse – fut la transcription d'une nature éminemment "analogique" de la musique : une fluidité, une densité, sans la moindre agressivité, mais une précision exemplaire dans l'interprétation des fichiers musicaux écoutés.
Point d'embrouilles ici, ni de "j'achète dès que j'écoute" suivi, quelques semaines après, d'une revente sous prétexte d'une écoute devenue trop systématique. Non, ici, toutes les atmosphères, toutes les productions, tous les instruments résonnent avec netteté et distinction, soulignant une différenciation remarquable.

En procédant au câblage méticuleux du système Hi-Fi à l'aide de câbles en argent pur, j'ai délibérément exploré les subtilités infimes que le convertisseur Merason pouvait restituer, et je ne suis guère déçu. Sa richesse harmonique, cette aptitude à reproduire toutes les nuances sonores riches de nos instruments et voix préférés, est exemplaire.

Qu'est-ce qu'un convertisseur haut de gamme en 2024 pourrait véritablement nous offrir de plus ?

Peut-être un surplus d'énergie, une micro-dynamique plus précise et définie, une expansion de l'image sonore ? C'est envisageable, mais cela impliquerait que l'audiophile, le mélomane, se dote d'un amplificateur et d'enceintes d'une qualité exceptionnelle, des éléments devenus aussi rares sur le marché que les dauphins dans le golfe de Gascogne. Je sais que vous pouvez douter de mes dires, les sirènes du marketing éblouissent de mille feux, mais les produits authentiquement remarquables se font aussi rares que ces nobles créatures dans les eaux du golfe gascon.

Conclusions :

Je suis conscient que la somme de 5000 euros peut sembler imposante pour certains d'entre vous. Ce produit devient alors soit inaccessible, soit son acquisition mérite d'importants sacrifices. Cependant, si votre passion réside dans l'écoute de musique, si vous êtes un mélomane éclairé, il me semble qu'il est pratiquement impossible de faire l'impasse sur un tel produit. Le Merason Reuss vous accompagnera au fil de très longues années.

Certes, en cette année 2024, il ne se trouve pas à la pointe de la technologie. Il ne décode pas les fichiers DSD (mais, avouons-le, qui possède des fichiers DSD ?). Il ne décode pas les fichiers 32 bits, mais là encore, qui en détient ? Le MerasonReuss s'appuie sur des technologies fiables et pérennes, optimisées dans leurs moindres recoins, afin de vous garantir une reproduction musicale d'une qualité, d'une fidélité pratiquement inégalées jusqu'à ce jour, du moins dans cette gamme tarifaire.

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Les Notes  :
 
   Fabrication : 12/20
   Image : 15/20
   Timbres : 17/20
   Dynamique : 15/20
   Transparence : 16/20 
   Qualité/Prix : 18/20

Quelques albums à découvrir :

  Rousset Sibelius
  Owens Junior Flower Kings

 

Lully : Atys

Artistes principaux : Christophe Rousset
Compositeur : Jean-Baptiste Lully
Parus le 05/01/2024, Label : Château de Versailles Spectacles
Genre : Classique Opéra

La collection du Château de Versailles s'enorgueillit d'une nouvelle interprétation de l'incontournable Atys de Lully, captée en juillet 2023 à l'Opéra Royal. Cette œuvre clef, révélant les subtilités des commérages et des scandales à la cour de France durant le règne de Louis XIV, avait marqué l'inauguration du renouveau de la musique baroque en France.

Devenu le chef de talent que l'on connaît aujourd'hui et l'un des principaux experts de l'œuvre de Lully, Rousset dirige avec une énergie dynamique et une élégance juste. Cette nouvelle version exhale une expression intense, propre à une génération émergente de chanteurs et de musiciens ayant pleinement assimilé le style distinctif du baroque français. En tête de distribution, Reinoud Van Mechelen incarne, avec une force incontestable, un Atys charnel et vibrant de volupté, teinté d'un désespoir abyssal. Le reste de l'enregistrement est à l'avenant, grâce à la direction vivante et judicieusement théâtrale de Christophe Rousset, débordant de dynamisme et d'élégance.

 

Sibelius : Symphony No. 4 - The Wood Nymph - Valse Triste

Artistes : Santtu-Matias Rouvali et Gothenburg Symphony Orchestra
Paru le 19/01/2024, Label Alpha Classics
Genre : Musique Symphonique

C'est avec une délectation gourmande que l'on attend, avec chaque nouveau disque, la progression de l'intégrale en cours des Symphonies de Jean Sibelius dirigées par Santtu-Matias Rouvali, à la tête de l'excellent Orchestre Symphonique de Göteborg, dont il assure la direction depuis 2017. La Symphonie N° 4, la plus audacieuse, la plus sombre, la plus singulière de l'ensemble, en la mineur, est désormais à notre portée. Rouvali la dévoile avec une interprétation terrifiante, aussi ténébreuse qu'une coulée de lave incandescente, aussi immaculée qu'une avalanche dévastatrice, aussi violente qu'une explosion atomique. Car c'est bien de solitude qu'il est question ici, après les éruptions du premier mouvement qui laissent un paysage désolé, dépourvu de toute vie. Même lorsque l'allegro molto vivace qui suit tente de revêtir des airs aimables, la menace et le suspense persistent. Le tempo largo nous transporte ensuite dans le monde énigmatique de la nuit, avec ses murmures et ses frôlements d'oiseaux, avant un allegro final qui résonne comme un retour à la vie, empreint d'une joie effrénée, avec ses carillons lointains et rassurants.

Cette Symphonie N° 4 s'impose indéniablement comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'histoire de la musique. Santtu-Matias Rouvali se positionne assurément comme l'un des guides les plus émérites pour nous conduire à travers ces contrées étranges et menaçantes. Il façonne l'ensemble de la symphonie de manière cohérente et organique, tous les éléments s'enchaînant parfaitement dans une dynamique exceptionnelle.

 

A New Beat (live)

Artistes principaux : Ulysses Owens Jr.
Paru le 19/01/2024, Label Cellar Live
Genre : Jazz

Batteur primé, chef d'orchestre et éducateur, Ulysses Owens, Jr. est reconnu pour son style vibrant, enraciné dans la tradition profondément soul du hard bop. Diplômé de la Juilliard School, où il enseigne également, Owens a d'abord été acclamé pour sa participation à des albums primés aux Grammy du Christian McBride Big Band et de Kurt Elling. Ses propres albums, commençant par Unanimous en 2012, reflètent son amour de la tradition du jazz acoustique, mêlant gospel, R&B et swing. En 2019, il rendit hommage à ses héros vocaux Nina Simone et Abbey Lincoln avec Songs of Freedom, tandis que Soul Conversations en 2021 mettait en avant son propre big band. En 2024, il publia A New Beat, mettant en vedette son ensemble Generation Y aux accents d'Art Blakey..

 

Back In The World Of Adventures (2022 Remaster)

Artistes : The Flower Kings
Paru en septembre 1995, Label Foxtrot records
Genre : Rock Prog

Premier opus des Flower Kings, Back In The World Of Adventures témoigne, s'il en était besoin, que cette formation possédait tous les atouts pour charmer d'emblée les adeptes du rock progressif.

À la différence de certains disques beaucoup plus récents, celui-ci peut aisément apparaître, aux yeux de bien des amateurs, comme une médiation entre les spécificités suédoises de ces musiciens et la relative accessibilité des groupes bien plus anciens. En somme, à cette époque, les Flower Kings portent encore fortement l'influence de Genesis et de Yes, tout en ménageant un espace suffisant pour ce qui forgera la renommée des Suédois, à travers les albums plus expérimentaux qui suivront, tels que Flower Power ou Unfold The Future.

En 1995, l'album donne le ton avec des morceaux résolument caractéristiques du rock progressif, aux envolées longues et aux changements d'ambiance fréquents, tels que "World Of Adventures", "Go West Judas" ou le magnifique "Theme For A Hero" doté d'un ressenti redoutable. Des compositions plus intimes, à l'instar de "Train To Nowhere", cohabitent harmonieusement avec une incursion, en apparence surprenante, dans l'univers du free-jazz à travers "Oblivion Road". L'album se conclut finalement avec "Big Puzzle", un morceau qui, à lui seul, annonce les futures perles que seront "Stardust We Are" et "I Am The Sun".

Sur le plan technique, tous les éléments caractéristiques des Flower Kings sont déjà présents, de la production méticuleuse à l'identité sonore singulière de cette formation, en passant par l'attrait pour certaines sonorités, notamment le saxophone très présent d'Ulf Wallander.

Il ne s'agit certes pas de l'apogée discographique des Flower Kings, mais indubitablement, c'est une manière éclairante d'appréhender les débuts d'un groupe qui, depuis, a clairement démontré l'étendue de son talent.

 

 Les propos et les avis énoncés dans ce test n'engagent que l'auteur de ce test et en rien la société Opus 51. Les avis donnés ne concernent que le produit testé.

 

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