samedi, 12 octobre 2024 10:38

Intrada Josquin : le test

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Intrada Josquin

Ces dernnières semaines, tel un explorateur des mondes sonores oubliés, je me suis abandonné à une odyssée musicale aussi intime que délicieuse.

Pour accompagner cette plongée dans le passé, mon passé, j’ai convoqué les Intrada Josquin, ces enceintes que j’avais longuement admirées sur le site web de leur créateur polonais, mais dont la véritable magie ne s’est révélée à moi qu’en les retrouvant dans mon salon, dans l’intimité. Comme de vieilles amies, elles m’avaient manqué sans que je ne m’en rende compte, et leur écoute fut un baume à mes oreilles.

Dans cette gamme de prix, malheureusement, rares sont les enceintes capables de délivrer une telle intensité émotionnelle. Avec un prix haut de gamme avoisinant les 18.000 euros, les Intrada Josquin offrent un ravissement auditif inégalé, comme des traductrices fidèles et émouvantes de la moindre note. Dans les lignes qui suivent, je tenterai de capter pour vous les nuances et la beauté de ces merveilles acoustiques, qui ont su faire vibrer mon âme mélomane.

 


Intrada Josquin Opus51 01

 

Dans les coulisses de l'orfèvrerie acoustique, une nouvelle étoile s'apprête à briller, née d'une quête acharnée de la pureté sonore. Ici, chaque composant, chaque angle, chaque infime détail a été minutieusement façonné par des artisans passionnés, guidés par un unique désir : transcender les frontières de la haute-fidélité.
Ce n'est plus seulement une enceinte, mais une œuvre d'art sonore, fruit d'une obsession pour l'harmonie parfaite, un écho à l'infini des émotions que la musique peut réveiller.

Quelques spécificités Intrada :

La société polonaise Intrada s'est lancée dans un projet ambitieux : concevoir une enceinte haut de gamme capable de minimiser les vibrations parasites, un défi majeur dans la quête d'une reproduction sonore de haute fidélité.

Pour atteindre cet objectif, les ingénieurs d'Intrada ont adopté une approche multidimensionnelle. Ils ont d'abord sélectionné des matériaux de haute qualité, connus pour leurs propriétés acoustiques supérieures. Ensuite, ils ont conçu une structure dont les dimensions ont été calculées avec précision pour optimiser les performances acoustiques. Enfin, l'assemblage a été réalisé avec une attention méticuleuse aux détails, comparable à celle des artisans les plus qualifiés.

Le résultat de ces efforts est une enceinte qui agit comme une chambre acoustique hautement efficace, capable de prévenir la formation de résonances indésirables avant même qu'elles ne se produisent.


Pour compléter cette prouesse d'ingénierie, Intrada a mené une série de tests d'écoute rigoureux afin de sélectionner les transducteurs les plus appropriés. Leur choix s'est finalement porté sur la gamme Carbon de la société Morel, reconnue pour ses performances acoustiques de très haut niveau.


L'enceinte résultante, baptisée Intrada Josquin (référence au compositeur picard Josquin des Prés), vise à offrir une reproduction sonore d'une précision exceptionnelle. Elle ambitionne de restituer chaque nuance musicale avec fidélité, en maintenant un équilibre optimal entre la performance technique et la qualité émotionnelle de la musique.

Intrada Josquin Opus51 03

Une avancée sonore remarquable vient d'être présentée dans le domaine des enceintes audio de milieu de gamme. Les ingénieurs de la société Intrada ont développé plusieurs innovations techniques visant à améliorer significativement la qualité d'écoute.


Premièrement, un système d'évents Bass-reflex repensé a été intégré à l'arrière de l'enceinte. Cette configuration novatrice vise à éliminer les distorsions indésirables dans les basses fréquences, offrant ainsi une reproduction plus fidèle des sons graves.

Deuxièmement, un filtre acoustique de nouvelle génération a été mis au point. Son rôle est crucial : il assure une synchronisation optimale des différentes fréquences sonores et maintient un équilibre tonal sur l'ensemble du spectre audible. En termes pratiques, cela se traduit par une restitution plus naturelle et précise de chaque instrument, des notes les plus basses aux plus aiguës.

L'objectif de ces innovations est ambitieux : permettre aux auditeurs de percevoir la musique telle que l'artiste l'a conçue, transformant potentiellement chaque espace d'écoute en une véritable salle de concert miniature.
Ces avancées technologiques promettent ainsi une expérience d'écoute plus immersive et fidèle.

Intrada Josquin Opus51 04

 Caractéristiques techniques :

Conçues pour des surfaces de 25 à 60 m². Elles s’adaptent parfaitement avec un amplificateur à tubes de faible puissance selon le concepteur.

Enceinte acoustique trois voies.

Construction : composite naturel pour les éléments clés, Valchromat pour les autres éléments.

Efficacité mesurée en chambre semi anéchoïque : 88dB / 1W / 1m
Bande passante à -6dB : 22Hz-24kHz
Impédance nominale : 4 Ohm
Puissance nominale : 620 W
Fréquences de coupure : 25 Hz et 4kHz
Dimensions de l’enceinte : 1030 x 280 x 420mm
Poids: 50kg

Tarif au 01/10/2024 : 18.000 euros ttc la paire

Lien Boutique Web : INTRADA JOSQUIN

 Intrada Josquin Opus51 02

Mes impressions d'écoute :

L'aube dominicale se lève sur un tableau peu reluisant. Notre mascotte canine d'Opus 51, un Lhasa Apso répondant au doux nom de Djowo, semble avoir traversé une nuit aussi tumultueuse que les bourses en temps de crise. Ses seize années d'existence pèsent lourdement sur ses frêles épaules velues, telle une cape de plomb sur un chihuahua asthmatique.
Pendant ce temps, votre serviteur se retrouve face à un dilemme digne des plus grands penseurs de notre époque. D'un côté, le Marathon de Reims me fait de l'œil, promettant 42 kilomètres d'extase masochiste et de découverte approfondie de mes limites articulaires. De l'autre, les enceintes polonaises Intrada Josquin me susurrent des promesses de volupté auditive, m'invitant à une séance d'écoute aussi impartiale qu'un arbitre suisse.
Je m'accorde un moment de réflexion, pesant le pour et le contre avec la gravité d'un diplomate négociant un traité de paix. Après tout, n'est-ce pas dans ces instants cruciaux que se forgent les destins des grands hommes ?
Finalement, dans un élan de sagesse que Salomon lui-même n'aurait pas renié, je choisis la voie de l'abnégation. Les rues de Reims attendront leur martyr, car c'est aux pieds des Intrada Josquin que j'irai déposer l'offrande de mon temps et de mon ouïe. Un sacrifice, certes, mais n'est-ce pas là le propre des âmes nobles ?
Ainsi, tandis que Djowo poursuit sa convalescence sur son coussin élimé, je m'apprête à plonger dans les méandres sonores de la haute-fidélité polonaise. Qui sait quelles révélations acoustiques m'attendent au détour d'une note ? Une chose est sûre, mes genoux me remercieront ce soir, à défaut de mes tympans.
Que les chroniqueurs retiennent ce jour où, face à l'adversité d'un dimanche matin maussade, un homme fit le choix audacieux de l'immobilité contemplative. L'Histoire jugera de la sagesse de cette décision.

Intrada Josquin Opus51 05

Le destin, ce grand farceur, décide de jouer les DJ ce matin. Alors que je m'apprête à noyer ma conscience dans une tasse de café noir comme mon humeur, voilà que Roon, dans sa sagesse algorithmique infinie, me gratifie d'une reprise voix-piano de "Caruso" par un certain Christian Willisohn. Un enregistrement Stockfish de 2005, rien que ça. Comme si le millésime d'un enregistrement allait miraculeusement transformer cette matinée en expérience transcendantale.
Et pourtant... Alors que mon système hi-fi, fleuron de la technologie française B.audio - une merveille d'ingénierie supposément indépassable, ronronne depuis une heure comme un chat repu - quelque chose d'inattendu se produit. Soudain, comme par magie, M. Willisohn se matérialise dans mon salon. Non, ce n'est pas l'effet du café - du moins, je l'espère.
Le voilà, ce pianiste fantôme, caressant son clavier imaginaire avec la délicatesse d'un chirurgien manipulant le cœur de la musique. Sa voix, tel un lasso sonore, s'enroule autour de ma gorge. Me voici pris au piège d'une émotion aussi intense qu'inattendue, comme un critique gastronomique ému aux larmes par un sandwich triangle en station-service.
Pendant un bref instant - assez long pour être notable, trop court pour être embarrassant - je me retrouve plongé dans un maelström d'émotions. Est-ce là ce qu'on appelle une expérience audiophile transcendante, ou simplement les effets secondaires d'un dimanche matin particulièrement caféiné ? L'Histoire, et peut-être mon cardiologue, en jugeront.

Intrada Josquin Opus51 06

 

Le voile du temps se déchire, et me voilà propulsé dans un tourbillon de nostalgie. San Francisco m'accueille à nouveau, non pas dans en ce printemps de 1987, mais dans l'effervescence de 1980. Le théâtre Warfield, antre sacré des nuits enfiévrées, devient l'arène d'un duel titanesque entre deux virtuoses de la six cordes : Al Di Meola et Paco de Lucia.
La journée, enveloppée de brume et de fraîcheur, s'efface devant la fournaise qui embrase la salle. Tels des gitans andalous possédés par les esprits du flamenco, les deux maestros s'affrontent dans une joute musicale épique. Leurs doigts dansent sur les cordes, tissant une tapisserie sonore où chaque note est un coup d'estoc, chaque accord une parade. "Mediterranean Sundance" devient leur champ de bataille, douze minutes d'éternité condensées en un éclair de génie musical.
Et voilà que les Intrada Josquin, ces magiciennes acoustiques, transforment mon humble salon en machine à remonter le temps. Leur rendu sonore, d'une précision chirurgicale et d'une vivacité fougueuse, peint un tableau sonore d'une neutralité sublime. Ni agressivité tapageuse, ni distorsion traîtresse ne viennent ternir cette fresque auditive.
Soudain, je ne suis plus simple spectateur, mais témoin privilégié de cette bataille légendaire. Di Meola et de Lucia sont là, leurs guitares chantent, pleurent, rugissent à quelques pas de moi. Je perçois la tension des cordes, le grain unique de chaque instrument, la subtilité de chaque attaque. Les nuances les plus infimes se révèlent, comme les couleurs cachées d'un tableau sous la lumière rasante du couchant.
Dans ce moment de grâce acoustique, je transcende ma condition d'audiophile obsédé par la technique. Me voilà métamorphosé en mélomane en transe, captivé par la danse frénétique des doigts sur les cordes, hypnotisé par cette alchimie musicale qui transforme des vibrations en pure émotion.
Les Intrada Josquin ne sont plus de simples enceintes, mais des portes ouvertes sur un passé vibrant de vie et de passion. Elles me permettent de goûter à nouveau l'ivresse de ce moment historique, où deux titans de la guitare ont croisé le fer dans une bataille dont l'écho résonne encore, quarante ans plus tard, dans les recoins de mon âme musicale.

Intrada Josquin Opus51 08

Quand je parle des "Planètes" de Gustav Holst à des amis mélomanes, c'est toujours le même refrain : "Mars" par-ci, "Jupiter" par-là. Comme si l'univers se résumait à deux boules de gaz. Moi, je préfère flirter avec l'excentricité : "Uranus", mon petit caprice céleste, avec ses cuivres qui claironnent et ses percussions qui font trembler le cosmos.
Et qui de mieux pour diriger cette symphonie sidérale que ce jeune chef d'orchestre anglais, Edward Gardner ? À peine quinquagénaire, le gamin. Je m'installe donc, en cette fin de matinée, tel un moine audiophile en pleine méditation sonore. Objectif : décortiquer le rendu des Intrada Josquin sans verser dans le délire mystique.

Une pensée fugace me traverse : devrais-je tester ces enceintes avec du Josquin des Prez ? Peut-être qu'elles entreraient en transe, qui sait ? Mais revenons à nos moutons stellaires.

Les Intrada Josquin, ces colonnes aux joues légèrement rebondies, se révèlent d'une précision chirurgicale. C'est comme si chaque musicien de ce grand orchestre symphonique avait signé un bail pour occuper un espace précis dans mon salon. Largeur, profondeur, on se croirait devant un échiquier sonore en trois dimensions.
Les contrebasses grondent comme des ours mal léchés, les violons virevoltent avec la grâce de papillons métalliques, sans jamais tomber dans l'acidité. Les cuivres, tels des rois Soleil sonores, imposent leur loi sans pour autant écraser les vents, ces petits Prince charmants de l'orchestration, qui ajoutent leur pincée de magie à ce festin acoustique.
Pendant 48 minutes, je suis scotché, comme hypnotisé par un blockbuster hollywoodien version philharmonique. L'œuvre du XXe siècle se déploie en cinémascope devant mes oreilles ébahies. Certes, la prise de son y est pour beaucoup - merci aux magiciens du son de chez Chandos - mais mon système Hi-Fi joue le rôle de projectionniste de génie, restituant chaque nuance avec une fidélité quasi maniaque.
C'est comme si Holst lui-même était venu diriger son orchestre cosmique dans mon humble demeure. Et moi, simple mortel, je me retrouve aux premières loges de ce spectacle céleste, grâce à ces Intrada Josquin, véritables télescopes sonores pointés vers les étoiles musicales.

Conclusions :

Chers fidèles de la secte audiophile, confessons-nous : avant d'introduire les Intrada Josquin dans mon sanctuaire sonore, j'ai vécu un véritable chemin de croix câblophonique. Oh, je sais, parler de câbles, c'est comme évoquer la magie noire devant un congrès de physiciens sceptiques. Mais que voulez-vous, même Excalibur avait besoin du bon fourreau.

Après moult expérimentations dignes d'un alchimiste cherchant la pierre philosophale, j'ai fini par exorciser les démons Audioquest, Esprit et autres câbles-sorciers qui se prennent pour des tables de mixage ambulantes. La révélation ? Des câbles 100% argent, aussi neutres qu'un arbitre suisse. Alleluia !

Parlons gros sous, maintenant. Les Intrada Josquin, c'est vrai, ne sont pas exactement dans la catégorie "premier prix" chez Darty. Pour le commun des mortels enchaînés à leur SMIC, elles pourraient passer pour un caprice de nanti audiophile. Mais laissez-moi vous dire une chose : comparées à certaines enceintes plus onéreuses qu'un séjour sur la Lune, et plus à la mode qu'un influenceur sur TikTok, ces Josquin sont le Saint Graal du rapport qualité/prix.

Imaginez-les trônant dans votre salon, tel un autel dédié aux dieux de la musique. Ou mieux encore, dans une pièce consacrée à l'art, comme un mini Louvre acoustique personnel. Mariez-les à des électroniques de haute volée, et voilà que vous atteignez le nirvanasonique.
Sur l'échelle du bonheur audiophile, vous voilà propulsé au sommet, prêt à planter votre drapeau Hi-Fi sur l'Everest du plaisir musical. C'est comme si vous aviez gravi les plus hauts sommets de notre bonne vieille Terre, sans même quitter votre fauteuil d'écoute.


En bref, ces Intrada Josquin ne sont pas de simples enceintes. Ce sont des passeports pour un voyage sonore interstellaire, des machines à transcendance auditive, des... Bon, j'arrête là avant de frôler l'extase mystique. Mais vous m'avez compris : avec ces colonnes, c'est le grand huit émotionnel garanti, version haute définition.

 

Les Notes  :
 
   Fabrication : 14/20
   Image : 17/20
   Timbres : 18/20
   Dynamique : 18/20
   Transparence : 18/20 
   Qualité/Prix : 20/20

Quelques albums à découvrir :

  Sophie de Bardonnèche Joachim Kühn
  Eric Clapton Count Basie

 

 Les propos et les avis énoncés dans ce test n'engagent que l'auteur de ce test et en rien la société Opus 51. Les avis donnés ne concernent que le produit testé.

 

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