Technologie et conception : tout est dans les gènes

Les Focus 30 sont des enceintes actives connectées 2,5 voies, embarquant chacune trois amplificateurs en classe D (de chez Pascal Audio) pour une puissance totale de 670 watts par enceinte (110 W pour le tweeter, 280 W pour le médium/grave, 280 W pour le woofer).

Haut-parleurs : on retrouve un tweeter Esotar 2i à dôme souple de 28 mm, issu des séries haut de gamme maison, ainsi que deux boomers MSP de 14 cm, spécialement développés pour la Focus.

DAC et traitement numérique : convertisseurs haute résolution 24 bits / 192 kHz, filtrage numérique en phase linéaire, et correction acoustique Dirac Live (via une licence optionnelle).

Connectivité : Wi-Fi, Ethernet, Bluetooth (aptX Adaptive), Spotify Connect, Tidal Connect, Apple AirPlay 2, Google Chromecast, Roon Ready, DLNA. Le tout orchestré via l’application Dynaudio.

Entrées physiques : une entrée optique, une coaxiale, une analogique RCA et un port USB-A (pour mise à jour uniquement).

Synchronisation sans fil : les deux enceintes communiquent entre elles sans câble, en 24 bits / 96 kHz, via un protocole maison ultra stable.

Design : disponible en quatre finitions sobres et élégantes (White High Gloss, Black High Gloss, Walnut Wood et Blonde Wood), les Focus 30 gardent un format compact et soigné : 90 cm de haut pour 18,5 cm de large, avec un socle légèrement évasé pour assurer stabilité et isolation.

Tarif au 01-04-2025 : 7.500 euros ttc la paire.

Et côté fabrication ? C’est du sérieux danois

Les caisses des Focus 30 sont fabriquées avec un soin tout scandinave. Le coffret est en MDF dense, parfaitement usiné, avec des renforts internes pour réduire les vibrations parasites et éviter les colorations. Le poids conséquent de chaque enceinte (près de 20 kg) témoigne de cette construction solide et maîtrisée.

Le socle en aluminium, subtilement évasé, n’est pas qu’un caprice de designer : il améliore la stabilité, optimise le découplage du sol, et permet une intégration discrète des embases et du système d’alimentation. La finition est à la hauteur de la réputation de Dynaudio : aucun jour, aucun raccord visible, des bords légèrement adoucis, un plaquage ou un laquage impeccablement appliqué.

Qu’il s’agisse du blanc brillant, du noir profond, ou des finitions bois naturel (noyer ou chêne clair), le rendu est sobre, raffiné, et parfaitement exécuté. Ce sont des enceintes qui savent se faire oublier... visuellement. Mais dès qu’elles chantent, difficile de penser à autre chose.

Mise en œuvre : la Hi-Fi sans le casse-tête

L’installation frôle l’insolence de simplicité : on branche les deux enceintes, on ouvre l’application Dynaudio, et en quelques minutes, les Focus 30 sont prêtes à diffuser votre bibliothèque musicale, quelle qu’en soit la source. Pas besoin de DAC, de streamer externe, de préampli ou de serveur audio. Tout est intégré, maîtrisé, calibré. Même la distance entre les enceintes et le mur arrière peut être prise en compte grâce aux réglages internes.

L’ajout de la correction acoustique Dirac Live (en option payante) permet d’aller encore plus loin dans l’optimisation de l’écoute, en corrigeant les effets néfastes de la pièce sans toucher à la signature sonore.

Lu dans la Presse

Dans son banc d’essai, le magazine Hi-Fi News résume ainsi son expérience :

« Les Dynaudio Focus 30 sont probablement les enceintes connectées les plus audiophiles du moment. Elles allient un design scandinave impeccable à une restitution sonore d’une maturité rare. »

Même son de cloche chez What Hi-Fi?, qui souligne :

« L’intégration technologique est exemplaire, mais c’est la musicalité qui impressionne le plus. Une démonstration que les enceintes sans fil peuvent rivaliser – et parfois dépasser – les systèmes traditionnels. »

Mon écoute : le son sans les fils, mais pas sans âme

Lors des écoutes menées chez Opus 51, les Dynaudio Focus 30 ont brillé par leur cohérence tonale et leur capacité à restituer une scène sonore large, stable et précise. Les voix sont détachées, avec un soupçon de chaleur qui rappelle que Dynaudio ne fabrique pas des enceintes pour technophiles froids, mais pour oreilles sensibles. La dynamique est ferme, la tenue en grave impressionne pour un format aussi discret, et le haut du spectre reste soyeux, même à fort volume.

Sur des enregistrements acoustiques ou orchestraux, la transparence est bonne, avec une restitution des timbres d’une belle justesse.
Sur des morceaux plus nerveux, type électro ou rock dense, l’assise est là, le rythme bien articulé, sans jamais devenir brouillon.
Il faut simplement accepter l’idée que les Focus 30 ne "colorent" presque pas la musique : elles l’exposent, avec clarté mais sans froideur.

Mon avis : presque l’enceinte idéale… si le tarif suivait

Les Focus 30 sont incontestablement réussies. Sur le plan sonore, elles conjuguent neutralité, musicalité et tenue en puissance avec une aisance rare. Leur ergonomie est bonne (merci Google Cast), leur mise en œuvre d’une simplicité déconcertante, et leur design s’intègre sans effort dans un intérieur moderne. C’est une enceinte intelligente, dans tous les sens du terme.

Mais à plus de 7000 € la paire, la démonstration reste partiellement inaboutie à mes oreilles — non pas sur le plan technique, mais sur celui du positionnement. À 5000 €, les Focus 30 auraient été une affaire redoutable, un vrai “game changer” dans l’univers des enceintes actives audiophiles. À 7000 €, elles deviennent un objet désirable mais élitiste, que l’on choisit autant par conviction que par confort... ou par fidélité à la marque. Le prix n'est pas déraisonnable en soi, mais il laisse un léger arrière-goût d’opportunité manquée.