mercredi, 25 septembre 2024 11:12

ADAC Reims : Début de saison très Jazz

Ah, hier soir au conservatoire de Reims, l'ADAC Saison de concerts à Reims a daigné ouvrir sa saison avec, tenez-vous bien, un concert de jazz. Oui, du jazz, mes amis... une entorse à leurs habitudes bien policées. Ce fut "Jazz in Harlem", un clin d'œil faussement vintage, comme si l'on osait croire que l'esprit de Basie ou d'Ellington pouvait s'incarner entre ces murs feutrés.

Cinq musiciens, certes talentueux, nous ont offert 75 minutes d’un jazz, comment dire... impeccable, propre, trop propre même. Les amateurs de classicisme y ont sans doute trouvé leur compte, bercés par des harmonies sans surprise. Mais pour ma part, j’espérais un brin de folie, un éclat de liberté, quelque chose qui me sortirait de ma douce torpeur. Hélas, ce beau quintet a préféré rester bien sage, et moi, je suis resté sur ma faim.

 Jazz In Harlem Opus51 Blog

Je dois tout de même accorder un compliment bien mérité : la sonorisation, orchestrée par un technicien du conservatoire de Reims, frôlait la perfection. Chaque note, chaque nuance, chaque souffle de cuivre et de bois était magnifié avec une clarté et une précision exemplaires.

Enfin, rendez-vous la semaine prochaine pour des "choses plus sérieuses", paraît-il... avec Gabriel Fauré et Johannes Brahms. Mais là encore, faut-il vraiment s'attendre à quelque chose de plus transcendant ? Je vous laisse juges.

Les musiciens :

Aurélien HOLL, guitare, direction artistique
Guillaume GUEDIN,saxophones
Mathias NEISS, batterie
Hugo BARRE, contrebasse
Jean-Christian Le COZ, piano

Publié dans Côté musique
jeudi, 03 octobre 2024 11:44

ADAC Reims : Trio Johannes

Il était une fois, dans une salle de concert prestigieuse, un orchestre symphonique renommé qui s'apprêtait à jouer "Le Carnaval des animaux" de Saint-Saëns. Le premier violon, un virtuose imbu de lui-même, avait passé des semaines à perfectionner son interprétation du célèbre "Cygne".
Le soir de la représentation, notre ami le violoniste s'élança dans son solo, convaincu qu'il allait éblouir l'audience. Mais au moment le plus délicat du morceau, un canard égaré - probablement attiré par l'odeur du lac artificiel installé sur scène pour l'ambiance - fit irruption en plein milieu de l'orchestre.
Le volatile, visiblement mélomane, se mit à cancaner en rythme avec la musique. L'audience, d'abord surprise, éclata de rire. Le chef d'orchestre, un brin désemparé, tenta de garder son sérieux tandis que le premier violon virait au rouge écarlate.
Le lendemain, les critiques ne parlaient que de ça. "Une interprétation rafraîchissante", "Un duo homme-canard inattendu mais brillant", pouvait-on lire. Le canard fut invité sur tous les plateaux de télévision, tandis que notre pauvre violoniste ruminait sa défaite dans les coulisses.
Moralité : dans le monde de la musique classique, parfois il vaut mieux être un canard chanceux qu'un virtuose malchanceux. Et n'oubliez pas, chers mélomanes : quand la vie vous donne des canards, faites-en un concert.

Trio Johannes opus51 blog

Le CRRR de Reims, ce temple de la musique où même les murs semblent fredonner. Mardi soir, le Trio Johannes nous a offert un voyage musical aussi varié qu'une boîte de chocolats de lego.

Commençons par l'opus 120 de G. Fauré, version clarinette, un choix audacieux. Notre clarinettiste, visiblement, a pris ce morceau comme un échauffement. 

Puis vint le plat de résistance contemporain : le Trio Lirico de Nicolas Bacri. Une œuvre aussi dense qu'une potée champenoise, mais heureusement plus digeste. Le public a semblé conquis. Peut-être ont-ils apprécié de pouvoir écouter une pièce contemporaine sans avoir besoin d'un décodeur ou d'une boussole.

Pour le dessert, Brahms et son trio. Ah, Brahms, ce vieux romantique ! Malheureusement, notre Trio Johannes a décidé de jouer la carte de la sagesse. C'était du Brahms en pantoufles, du romantisme allemand version tisane de camomille. On aurait presque pu entendre les musiciens chuchoter "Doucement, ne réveillons pas le public" entre deux mouvements.

Néanmoins, ne soyons pas trop durs. Peut-être que le Trio Johannes essayait simplement de nous montrer que même Brahms avait ses moments zen.

En fin de compte, ce fut une soirée pleine de surprises, comme une boîte de chocolats musicaux où l'on ne sait jamais sur quelle saveur on va tomber. Du Fauré épicé au Brahms édulcoré, en passant par le Bacri intense, il y en avait pour tous les goûts.

 

Les musiciens :

Dominique VIDAL, clarinette
Véronique MARIN, violoncelle
Emmanuelle MORIAT, piano

Publié dans Côté musique