C’est dans la fameuse préface de l’Alceste (1767) que le “chevalier Gluck” et son librettiste Calzabigi posèrent les bases de l’opéra à venir. Il s’agissait alors de s’échapper des carcans formels hérités du Baroque pour retrouver le sens profond du mot Nature – en d’autres mots, “libérer le langage du coeur” ! Gluck, Traetta et quelques autres menèrent un véritable combat pour expérimenter un nouveau genre de drame lyrique dont sont issues les arias réunies sur ce disque.
Elles participent de cette “noble simplicité" qui guidait leurs auteurs et allait poser sa pierre à la fondation du style classique.
Bejun Mehta est l'un des contre-ténors les plus recherché de sa génération et à l'écoute de ce disque l'évidence s'installe. Cet enregistrement propose des airs de Gluck, du jeune Mozart, de Hasse, de Johann Christian Bach et de Traetta, tous ses airs tendent plus vers le style dramatique que vers la virtuosité absolue. Tout le talent du contre-ténor américain se déploie, ici, et il nous enchante par son art de la mise en place, par son timbre d'une grande limpidité et d'une chaleur envoûtante particulièrement dans les airs lents.
Que dire de la direction de René Jacobs et de son orchestre The Akademie für Alte Musik Berlin si ce n'est qu'ils sont parfaitement à leur aise dans le domaine de l'opéra
Bejun Mehta, countertenor
Akademie für Alte Musik Berlin
René Jacobs, conductor
CD : Harmonia Mundi 2013
Qualités Artistiques : 4.5/5
Qualité Enregistrement : 4/5