jeudi, 20 août 2015 09:43

Leema Elements DAC : le test

Évaluer cet élément
(39 Votes)
Leema Elements DAC

Ne revenons pas sur l'historique de la société Leema créée au Pays de Galle en 1998 par deux ingénieurs de la BBC Lee Taylor et Mallory Nicholls.

Le Convertisseur (DAC) préamplificateur testé ici est issu de la gamme Elements et vient compléter un lecteur CD, un amplificateur intégré stéréo, un bloc de puissance stéréo, un préamplificateur analogique et un superbe préphono MM et MC.


FABRICATION :

Ce test va nous permettre, vous permettre de découvrir le savoir faire "numérique" de la firme galloise. Ce DAC/préamplificateur se présente sous un un format inhabituel de 21,7 cm de large contre 43 cm pour le format standard, le châssis est rigide, la face avant est réalisée en aluminium de forte épaisseur. Le DAC Elements est disponible en finition noire ou argent-blanc du plus bel effet. Une fois en main les produits Leema Elements inspirent confiances.

Le Leema Elements DAC a la particularité d'être non seulement un DAC haut de gamme mais également un préamplificateur muni d'entrées numériques et de deux entrées analogiques. Autre fonctionnalité très intéressante, le Elements DAC se transforme en un superbe amplificateur pour casque audio.
Dans ce test il sera utilisé comme DAC à sortie fixe et les "données" musicales lui seront desservies soit par la platine CD/SACD Haut de Gamme Yamaha CD-S3000, soit par un PC équipé du logiciel JRiver que nous vous conseillons vivement si vous êtes adeptes des écoutes de musiques dématérialisées..


Caractéristiques principales 

DAC: Quattro 24bit/192kHz with multiple CS 4351 converters and Wolfson WM8805 low jitter receiver. Leema USB-M1 24/192 Module

Bande passante : 20Hz to 20kHz (+/- 0.25dB)
Distortion : inférieur à 0.001% (@ 1kHz)
THD : 0.005% (@ 0dBFs)
Jitter : moins de 50ps (@ 1kHz)

Sorties disponibles (niveau fixe ou variable) :
     - 1 x RCA stéréo
     - 1 x XLR stéréo

Entrées disponibles :
     - 1 x RCA stéréo (analogique)
     - 1 x mini jack 3.5 mm en façade (analogique)

Entrées numériques :
     - 3 x S/PDIF Coaxiale
     - 3 x S/PDIF Opticale
     - 1 x USB asynchrone

Sortie casque (3.5mm jack): 1

Télécommande : oui


Musiques écoutées :

  1. CD - M. Moussorgsky - Berceuse (Vishnevskaya - Rostropovich / Mercury 1962/2014)
  2. CD - Arvo Pärt - Passio (Passio - ECM 1988)
  3. HD - Marillion - Gaza (Sounds That Can't Be Made - Ear Music 2012)
  4. HD - Count Basie - Oh, Lady be Good! (Count Basie and the Kansas City 7 -Impulse 1962/2010)
  5. HD - H. Berlioz - Marche au supplice  (Symphonie Fantastique (Eugene Goossens - Everest 1959/2006)
  6. CD - Schubert - La Truite "Andantino" (Alvarez Quartet-B Furtok - Tacet 2001)


IMAGE :

Le compositeur estonien Arvo Pärt né en 1935 est associé au mouvement musical nommé Minimaliste, mais cela est certainement une  grossière erreur. Il n'existe aucun rapport entre les musiques de S. Reich, P. Glass ou J. Adams et celles très européennes de Arvo Pârt. Après un passage chez les sérialistes (Stockhausen, Nono, Boulez...), en 1968 le compositeur, natif de Paide, étudiera le plain-chant grégorien et les compositeurs médiévaux français et flamands (Guillaume de Machaut, Josquin des Prés...) et c'est en 1979 qu'il composera ses oeuvres les plus connues : Fatres et Tabula Rasa. A cette époque le compositeur expliquera sa manière de composer de la musique : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ».
Son oeuvre, pour nous l'une de ses plus abouties, la Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Joannem, plus souvent appelée Passio, est basée sur la Passion du Christ selon l'Évangile de Jean pour solistes, chœur et orchestre. Sa composition s'achève en 1982. Le CD ECM que nous dégustons grâce au DAC Leema Elements est sa première trace enregistrée. Les 6 chanteurs solistes, le choeur et le petit ensemble instrumental (violon, hautbois, violoncelle, basson et orgue) prennent place dans un espace très bien défini avec la réverbération attendue d'une vaste église telle la Saint Jude on the Hill de Londres, endroit où se réalisa cet enregistrement. La précision dont fait preuve le Leema Elements DAC est bluffante, quelque soit les masses sonores reproduites tous les plans restent clairs et lisibles, la voix de basse de "Jésus" est de toute beauté et les graves produits par les grandes orgues de l'église sont abyssaux mais ne viennent jamais envahir, noyer les autres parties.

Changement radical de style avec Marillion, groupe anglais rattaché au courant musical Rock-Progressif (King Crimson, Genesis, Yes, Pink Floyd...). Leur premier album est arrivé sur le marché en 1983 alors avec comme chanteur Fish et le dernier en date nous a été livré en 2012. "Sounds That Can't Be Made" constitue le 17° album du groupe, avec comme chanteur Steve Hogarth qui a remplacé le chanteur initial en 1988. Le disque recueille dès sa sortie des critiques élogieuses, y compris auprès de la presse musicale grand public pourtant prompte par le passé à descendre le groupe, et même dans certains médias généralistes comme le Huffingtonpost, The Guardian voire en France Paris Match. La composition "Gaza" très controversée du fait des paroles où Steve Hogarth se met dans la peau d’un petit gazaoui pour dire son désespoir, souvenez-vous des bombardements de Gaza en 2012 ! Ici le groupe joue une musique d'une rare violence intérieure, d'une colère noire retenue à la production pratiquement parfaite, pour ce type de musique. L'image, construite en studio semble idéalement mise en valeur, dans cette version Haute Définition 24/96, par le Leema DAC Elements. Le chanteur se détache au milieu de la scène avec une très grande stabilité, les effets spéciaux, assez nombreux, envahissent le salon d'écoute et chaque instrument possède son propre espace. Les lignes musicales restent très lisibles malgré, par moment, un discours et une production complexe. 


TIMBRES :

L'histoire de la Musique, de Modest Moussorgsky, a retenu trois oeuvres principales qui sont son poème symphonique Une Nuit sur le Mont Chauve, sa suite pour piano orchestrée par Maurice Ravel Les Tableaux d'une Exposition et son opéra Boris Godounov. Nous vous conseillons, vivement, de jeter une oreille à son cycle de mélodies Chants et danses de la mort d'où est tirée la berceuse qui nous sert de référence pour ce test. "Une mère berce son bébé malade, qui gémit. La Mort apparaît, déguisée en nourrice, et berce le bébé qui s'endort d'un sommeil éternel" ; le couple Rotropovitch nous offre une interprétation poignante et d'une tristesse profonde. Contre toute attente, dans cet enregistrement Mercury Living Presence de 1961 le grand violoncelliste est devant le clavier d'un Grand Piano de concert. Tout commence par quelques accords de la main gauche plaqués avec retenue où nous apprécions le grave et la tenue des notes que distille le Leema Elements DAC. Cette même écoute via le DAC de notre lecteur Yamaha CD-S3000 procure un piano moux et dont le grave manque de consistance, quelle différence de musicalité entre ces deux appareils ! Cette grande différence va également se faire ressentir sur les subtiles variations que la soprano russe Galina Vishnevskaya proposent dans sa magnifique interprétation, les écarts de dynamique, à l'écoute du Leema Elements DAC nous font croire à la présence des artistes dans notre salon, la moindre nuance est retranscrite avec bonheur.

Rien ne sert de présenter ce grand homme de la musique du XXéme siècle qu'était Count Basie de son vrai patronyme Wiliam Basie ayant quitté définitivement la scène en 1984 après 79 ans de bons et loyaux services. Son surnom de "machine a swing" n'a jamais été usurpé. En 1962, il enregistre pour la label Impulse, en petite formation, le magnifique album Count Basie and the Kansas City 7 d'où, pour notre test, nous retiendrons le grand classique des frères Gershwin Oh, lady be Good!. Entouré de 7 musiciens d'exception cet enregistrement des studios van Gelder, quelle référence ! nous délivre un Count Basie en grande forme. Ce master HD en 24/88,2, tiré du SACD, impressionne par son naturel, tout commence avec un solo magistral du "Count" sur la voix gauche au swing impressionnant ; son touché au piano dans les notes aiguës est sans pareil. Déjà le corps vibre et dès l'introduction de la section rythmique, batterie, guitare, contrebasse, sur la voix de droite il nous est impossible de ne pas battre le tempo. Toutes les qualités musicales du Leema Elements DAC apparaissent dès le solo du saxophoniste Frank Foster, voix de gauche du système Haute Fidélité, le son de l'instrument paraît vrai, rien ne s'interpose entre l'auditeur que nous sommes et le musicien qui dans un studio new-yorkais, il y a maintenant 53 ans, distribuait avec grâce ces quelques notes magiques de musique. Alors le trompettiste That Jones prend la relève, le bonheur s'amplifie... Quel son ! 

DYNAMIQUE :

Hector Berlioz est le compositeur Romantique français. En 1830, six ans après la composition par Beethoven de sa 9éme symphonie, il va établir les jalons de ce que devrait devenir la Symphonie musicale. Il crée, en quelque sorte, la musique descriptive. Reconnu comme un Grand maître, et cela de son vivant, dans l'art de l'orchestration musical il déploie tout son savoir et son génie dès cette première grande composition qu'est la Symphonie Fantastique. "Dans cette oeuvre Le traitement expressif de l'orchestre est sans précédent. La musique exprime alternativement la beauté (au début), l'élégance (de la scène de bal), le pastoral (les champs), les ténèbres (l'échafaud), le démoniaque (le sabbat) ; une révolution dans l'art de l'orchestration : les anciens recherchaient une musique claire et distincte et utilisaient pour cela la sonorité native des instruments, mais Berlioz ordonnait à l'orchestre de murmurer, de chanter, de crier et même de hurler". Pour ce test nous nous contenterons de la partie Démoniaque "Marche au Supplice". L'interprétation qu'en donna en 1959 Sir Eugen Goossens n'est pas une Référence, l'orchestre Londonien et le chef sont incapables d'insuffler de la vie, de l'énergie, de la folie à leur interprétation et même la fanfare (1'39-) résonne indolemment, sans la moindre précision rythmique. Mais, parce qu'il y a un mais, l'enregistrement est somptueux de réalisme tant dans l'image réellement holographique que dans les timbres reproduits. Cette version parue en septembre 1959 bénéficiait de la stéréo et d'une captation à trois micros sur bande 35 mm, assurant une définition et un relief sonores qui fondent aujourd'hui encore l'orgueil du label Everest et justifie cette nouvelle réédition remasterisée en Haute Définition 24/192. Le Leema Elements DAC nous étonne, nous subjugue, par ce qui est sans doute son point fort, son rendu dynamique. Aucun tassement, aucune compression ne sont remarqués. Vous en voulez, vous en aurez, telle est sa définition. Sur cet enregistrement à la dynamique exacerbée, réelle en quelque sorte, comme dans une salle de concert, du pianississimo ou fortississimo, toutes les nuances dynamiques nous sont parfaitement offertes, le bruit de fond est repoussé très loin et malgré un volume sonore élevé aucune limite n'est ressentie.


RAPPORT QUALITE/PRIX :

Si vous avez lu, dans son entièreté, ce test, et nous louons votre courage, vous avez compris que nous avons apprécié ce Leema Elements DAC. C'est peut être la première fois que l'apport d'un DAC, à moins de 3.000 euros, apporte vraiment un gros plus, lors de nos écoutes, par rapport à un lecteur de CD moyen/haut de gamme (Marantz SA14s1, Rega Saturn-R, Yamaha CD-S2100. Roksan Caspian M2, Leema Elements CD...). Comme tous les produits Leema que nous connaissons, ce qui frappe dès les premières notes, les premiers accords, lors de nos longues heures de plaisirs musicaux en compagnie de DAC Elements, ce sont et, sa neutralité et, sa dynamique... Galvaudons, galvaudons ! Un voile s'est levé devant notre système Haute-Fidélité Complice
Autre grand étonnement, les écoutes de musiques dématérialisées en Haute Définition, sont de toute beauté, dynamiques, vivantes, précises et fluides.
Vous possédez déjà un lecteur de CD entrée/moyen de gamme d'une valeur dans une fourchette allant de 500 à 3500 euros, il a déjà quelques années, vous voulez l'"upgrader", y ajouter des fonctions comme une entrée USB par exemple, le Leema Elements DAC est fait pour vous. Allez le découvrir en magasin, vous serez bluffé !


Les "Pros and Cons"  : 

     + les fonctionnalités (DAC, préampli, ampli casque),
     + neutralité, dynamique, musicalité,
     + net apport lors de la lecture de musiques Haute Définition, 
     - rien à ce prix !
     
 Le Système d'écoute :

Amplificateur : Leema Tucana II
Sources : Leema Elements DAC - Yamaha CD S3000 
Enceintes : Xavian Carisma
Câbles de modulation : Studio Connections Reference Plus XLR
Câbles HP : Bleck Rhodium Isis
Cable secteur : Studio Connections Power Carbon SE


Les Notes  :
 
Fabrication : 14/20
Image : 15/20
Timbres : 16/20
Dynamique : 17/20
Transparence : 16/20 
Qualité/Prix : 18/20
 

Les propos et les avis énoncés dans ce test n'engagent que l'auteur de ce test et en rien la société Opus 51

Lu 9966 fois
Plus dans cette catégorie : Leema Elements Amplificateur : le test »

Laissez un commentaire

Vérifiez à bien remplir les champs requis dans le formulaire signalés par (*).


Afin d'éviter le captcha, nous vous conseillons de vous connecter au blog via : http://www.opus51.fr/connexion